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K.O.

Lier théâtre et performance implique un travail sur le son, le rythme, des ruptures entre interjections, interpellations, monologues. Le corps est aussi un récit.
Le texte prend appui sur une histoire tragique qui commence par un meurtre passionnel : tuant son « homme » une femme tue le père, suivent la prison, la garde de l’enfant et une longue descente aux enfers qui ont pour noms viol, addictions…
Comment joue t’on sa propre histoire ? On se souviendra de ce que dit Isabelle Huppert : il n’y a pas de personnage mais des états.
De ces faits, le récit garde, en filigrane, les éléments déclencheurs de vie, de mouvement, et in fine de théâtre. La métaphore poétique, la référence à la nature et à ses cycles conduisent à dédramatiser pour faire sens, tout en utilisant ce qui fait ressort. Personne n’est nommé, pas de nom de lieu : un anonymat qui sous couvert de banalisation évoque une réalité sociale vécue par d’autres.
Le récit est volontairement non linéaire, haché, violent car les souvenirs ne reviennent pas dans l’ordre. Un parcours de vie chaotique est reconstitué avec ses aller-retours, ses hésitations qui conviennent à une forme performative.
Le travail d’écriture s’est construit à partir de longues interviews de la protagoniste qui joue son propre rôle. Le personnage se parle, passe du je au tu, du tu au je selon ses états d’âme et les évolutions de sa prise de conscience. La mère, la fille n’apparaissent dans le texte qu’à la fin dans la réalité d’un affect et d’une vie en cours de pacification.
En diagonale on peut aussi y lire une référence à l’aliénation et à la liberté, à la Martinique et à son besoin de reconnaissance.

Texte de Dominique Daeschler