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Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre de Alice Carré et Margaux Eskenazi

Montage et conception : Alice Carré et Margaux Eskenazi
Mise en scène : Margaux Eskenazi

2018 – 90mn – Français

D’après les textes d’Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas, Léopold Sédar Senghor, Langston Hugues, Louis Aragon, Patrick Chamoiseau, Édouard Glissant, Michèle Lalonde, Léonora Miano, (L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté), Alicé Carré et Margaux Eskenazi
Avec Armelle Abibou, Yannick Morzelle, Raphael Naasz, Christophe Ntakabanyura et Eva Rami

Traversée poétique, politique et musicale des courants de la négritude et de la créolité. Cinq comédiens, dont un musicien s’emparent de ces questions pour penser l’altérité et sa mise à mal dans le monde d’aujourd’hui.

« Petite-fille de juifs pieds-noirs et d’immigrés turcs, j’ai grandi avec plusieurs langues. Chez ma mère on parlait arabe, chez mon père le ladino, le judéo-espagnol. J’ai eu des langues maternelles multiples. Dans les deux cas, par souci d’intégration, nous avons commencé à tuer ces langues. Il fallait taire les sons étrangers à la nation qui les avait accueillis, mais sans y parvenir entièrement. On ne les parlait donc plus que dans l’intime, puis de moins en moins. C’est seulement les traces des langues qui furent transmises. Aujourd’hui, l’arabe et le ladino parsèment nos phrases. Mon français est troué, contaminé, métissé : il est créolisé. Nous avons gardé les meilleurs mots, les meilleurs sons, les meilleures expressions, que nous mêlons au français. Aujourd’hui, je parle une langue à la croisée des trois routes : français, arabe, ladino, comprise uniquement de nous seuls. C’est un créole qui n’existe nulle part ailleurs. Incarner ces combats, c’est prôner une langue française multiple et métissée, c’est affirmer un imaginaire des langues ouvert, des « identités-rhizomes » (Glissant), plus que jamais nécessaires aujourd’hui. Sont réunis pour ce projet des acteurs musiciens danseurs blancs et noirs, sensibles à ces littératures et capables d’en porter toutes les résonnances. »

Margaux Eskenazi

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